top of page

ARTICLE PALEOSOPHIE (Catherine Reine THOMAS)      Synthèse de mon propos :

L’écopsychologie fait le constat que nous sommes coupés de la nature et que cela engendre la plupart des maux de notre civilisation. Il s’ensuit l’idée, centrale en écopsychologie, que si nous retournons au contact de la nature, nous retrouverons la sensibilité écologique absolument nécessaire pour sortir de la crise écologique. Si une telle démarche me parait essentielle et indispensable, elle me paraît aussi très insuffisante. En effet, nous venons de la nature : donc quelque chose nous a poussés hors de la nature, ou quelque chose a fait prise sur nous pour nous en couper… Quel est ce « quelque chose » ? Il me semble fondamental de savoir ce qui nous est arrivé et nous a rendus comme étrangers à notre nature primordiale.

J’examine dans mon article le facteur décisif qui dans un premier temps fait de nous des humains et dans un deuxième temps nous plonge dans une crise écologique et humaine planétaire : nous sommes des techniciens. Je suggère que ce qui a fait prise sur nous, et nous détourne dangereusement de la Vie, en nous et autour de nous, est ce que je nomme le Processus Technique.

 

La situation cependant est complexe et délicate car le Processus Technique qui opère en nous, fait de nous des humains doués de capacités uniques dans le règne animal et nous laisse croire que NOUS sommes les géniaux inventeurs de la bombe et des pesticides qui polluent la Terre entière… Une telle vision nous détourne de nous-mêmes, et nous rend impuissants face à la crise écologique.

Je propose de voir que nous ne sommes pas les auteurs des développements technologiques sur Terre mais les artisans consentants d’un Processus Technique ayant une dynamique propre et qui se manifeste concrètement, matériellement, grâce à nous.

Une synergie sur Terre entre le Processus Vivant et le Processus Technique fait apparaître les hominidés et graduellement conduit à Homo habilis, et plusieurs autres espèces humaines qui acquièrent toutes une grande intelligence technique. Cependant seule l’espèce « Homo Sapiens » permettra à l’aventure technicienne de se déployer sur Terre ; les autres lignées n’ont pas continué sur un chemin qui s’avère aujourd’hui très périlleux : en effet, au cours de l’évolution de l’humanité, le Processus Technique nous a conféré une créativité étonnante, mais à partir d’un certain stade d’évolution il a cessé de nous humaniser et nous a guidés sur le chemin de SON développement, nous faisant perdre notre humanité.

Nous sommes aujourd’hui à un tournant de l’histoire, un moment clef où nous devons voir l’autonomie du Processus Technique pour apprendre à le maîtriser.

Prendre conscience de cela, c’est passer dans un état de conscience modifié afin de trouver en nous la possibilité non seulement de nous protéger des excès du Système Technicien, mais aussi la possibilité de nous aimer en tant qu’humains, tels que nous sommes : des êtres vivants et des techniciens en même temps, des êtres puissants grâce à la technique, mais de plus en plus fragiles aussi….

Le but de mon hypothèse est que nous puissions redevenir les maîtres de la Technique plutôt que ses esclaves aveugles, afin de sortir de la crise écologique et d’en sortir grandis.

La première étape de la transformation sera la plus difficile : elle nous demande de reconnaître notre soumission au Processus Technique, même s’il n’en a pas toujours été ainsi. Pour comprendre tout cela je vais remonter à l’époque préhistorique pour expliquer le présent et informer notre avenir. Et dans le passé je vais observer de quelle manière les humains sont devenus humains sans se laisser déborder par leur puissance technologique.

De cette vision plus lucide de notre humanité pourront naître, je crois, de nouveaux moyens de nous guider dans notre épopée humaine vers une nouvelle sagesse que je nomme paléosophie.

 

Avertissement : Ce qui écrit dans mon article ne prétend pas énoncer une vérité mais seulement donner une grille de lecture du monde qui me semble apte non seulement à rendre compte de ce qui est en train de nous arriver (et qui ressemble à une autodestruction) mais aussi  apte à nous donner la meilleure arme pour échapper à un « effondrement » imminent qui est de reprendre confiance dans la nature humaine.

 

Définitions : Paléosophie - Paléoécopsychologie - Paléoécothérapie 

 

Paléosophie : La sagesse des êtres humains pendant plusieurs millions d’années, alors qu’ils étaient capables de tenir l’équilibre, en eux et autour d’eux, entre le Processus Vivant et le Processus Technique. Une sagesse que nous pourrions retrouver grâce aux bases théoriques de la paléoécopsychologie et les pratiques paléoécothérapeutiques, mais surtout par une multitude de voies qui restent à imaginer et à vivre. Elle se rapproche en apparence de l’équilibre des « Peuples Premiers » avec leur environnement et leurs développements technologiques avant leur contact avec la civilisation occidentale, mais peut bénéficier de tout ce que nous avons vécu depuis que nous sommes sortis du paléolithique. Cette paléosagesse ne peut pas être le même équilibre dynamique que celui des temps anciens, mais celui que nous devons trouver aujourd’hui.

 

Paléoécopsychologie : Connaissances de la psyché humaine à la lumière du Processus d’hominisation vu comme le développement d‘un équilibre entre le Processus Vivant et le Processus Technique en l’homme. Eclairages que cela nous apporte sur la psyché des humains du paléolithique à maintenant. Pratiques à mettre en œuvre pour opérer une transformation radicale de notre civilisation hautement technicienne vers une société techniquement douce, tant sur le plan psychologique que pratique.

 

Paléoécothérapie : Modalités thérapeutiques à mettre en œuvre pour rester humains en restaurant l’équilibre, en nous et autour de nous, entre le Processus Vivant et le Processus Technique. Le but est de retrouver un mode de Vie respectueux des équilibres vivants de la planète. Une paléoécothérapie devra prendre en compte deux dimensions complémentaires : le niveau individuel et le niveau collectif. Elle doit permettre de restaurer le dialogue entre les humains, entre les humains et la nature et aussi entre les humains et le Système Technicien de manière à le tenir en respect. Un paléoécothérapeute prendra en compte explicitement non seulement notre besoin humain de retrouver le dialogue avec la nature, mais aussi notre besoin de manifester dans la matière notre intelligence technique et le pouvoir qu’elle nous confère.

bottom of page