PALEOSOPHIE : ARTICLE FONDATEUR
P a l é o s o p h i e
La Grande Aventure de l’Humanité dans le Tourbillon Technologique et notre nécessaire reconnexion à la Nature et à notre nature primordiale
___________________________________________________
Catherine Reine THOMAS
Université de Bordeaux et Université Bordeaux Montaigne,
Équipe SPH (Sciences, Philosophie et Humanités), EA 4574.
___________________________________________________
Document de travail – version révisée le 29/04/2020
Référence personnelle : PALEOSOPHIE-CRT101-V2
DOI: 10.13140/RG.2.2.20042.93123
License : CC BY-NC-ND 4.0
Project: the spread of the technological society
Mots clefs : paléosophie, écopsychologie, hominisation, processus technique, technique, processus vivant, Homo sapiens, hominidés, crise écologique, écothérapie, paléoécopsychologie, paléoécothérapie, écologie profonde, coronavirus, covid19.
___
Nous ne sommes pas les auteurs des développements technologiques, mais les artisans consentants d’un processus technique ayant une dynamique propre, et qui se manifeste grâce à nous.
La symbiose entre le processus vivant et le processus technologique fait apparaître le genre humain. Une seule espèce sera consentante dans cette aventure jusqu’à aujourd’hui (Homo sapiens) et permet ainsi l’explosion du système technicien tel que nous le connaissons.
Cette explosion est une perte d’équilibre dont le symptôme majeur est une crise écologique planétaire. Toutefois nous pouvons peut-être choisir de voir ce qui est en train de nous arriver afin de déjouer le piège, car tout se passe comme si le processus technique était capable de nous asservir à son profit, au détriment de notre humanité.
Synthèse de mon propos :
L’écopsychologie fait le constat que nous sommes coupés de la nature et que cela engendre la plupart des maux de notre civilisation. Il s’ensuit l’idée, centrale en écopsychologie, que si nous retournons au contact de la nature, nous retrouverons la sensibilité écologique absolument nécessaire pour sortir de la crise écologique. Si une telle démarche me parait essentielle et indispensable, elle me paraît aussi très insuffisante. En effet, nous venons de la nature : donc quelque chose nous a poussés hors de la nature, ou quelque chose a fait prise sur nous pour nous en couper… Quel est ce « quelque chose » ? Il me semble fondamental de savoir ce qui nous est arrivé et nous a rendus comme étrangers à notre nature primordiale.
J’examine ici le facteur décisif qui dans un premier temps fait de nous des humains et dans un deuxième temps nous plonge dans une crise écologique et humaine planétaire : nous sommes des techniciens. Je suggère que ce qui a fait prise sur nous, et nous détourne dangereusement de la Vie, en nous et autour de nous, est ce que je nomme le Processus Technique. La situation cependant est complexe et délicate car le Processus Technique qui opère en nous, fait de nous des humains doués de capacités uniques dans le règne animal et nous laisse croire que NOUS sommes les géniaux inventeurs de la bombe et des pesticides qui polluent la Terre entière… Une telle vision nous détourne de nous-mêmes, et nous rend impuissants face à la crise écologique.
Je propose de voir que nous ne sommes pas les auteurs des développements technologiques sur Terre mais les artisans consentants d’un Processus Technique ayant une dynamique propre et qui se manifeste concrètement, matériellement, grâce à nous.
Une synergie sur Terre entre le Processus Vivant et le Processus Technique fait apparaître les hominidés et graduellement conduit à Homo habilis, et plusieurs autres espèces humaines qui acquièrent toutes une grande intelligence technique. Cependant seule l’espèce « Homo Sapiens » permettra à l’aventure technicienne de se déployer sur Terre ; les autres lignées n’ont pas continué sur un chemin qui s’avère aujourd’hui très périlleux : en effet, au cours de l’évolution de l’humanité, le Processus Technique nous a conféré une créativité étonnante, mais à partir d’un certain stade d’évolution il a cessé de nous humaniser et nous a guidés sur le chemin de SON développement, nous faisant perdre notre humanité.
Nous sommes aujourd’hui à un tournant de l’histoire, un moment clef où nous devons voir l’autonomie du Processus Technique pour apprendre à le maîtriser.
Prendre conscience de cela, c’est passer dans un état de conscience modifié afin de trouver en nous la possibilité non seulement de nous protéger des excès du Système Technicien, mais aussi la possibilité de nous aimer en tant qu’humains, tels que nous sommes : des êtres vivants et des techniciens en même temps, des êtres puissants grâce à la technique, mais de plus en plus fragiles aussi….
Le but de mon hypothèse est que nous puissions redevenir les maîtres de la Technique plutôt que ses esclaves aveugles, afin de sortir de la crise écologique et d’en sortir grandis.
La première étape de la transformation sera la plus difficile : elle nous demande de reconnaître notre soumission au Processus Technique, même s’il n’en a pas toujours été ainsi. Pour comprendre tout cela je vais remonter à l’époque préhistorique pour expliquer le présent et informer notre avenir. Et dans le passé je vais observer de quelle manière les humains sont devenus humains sans se laisser déborder par leur puissance technologique.
De cette vision plus lucide de notre humanité pourront naître, je crois, de nouveaux moyens de nous guider dans notre épopée humaine vers une nouvelle sagesse que je nomme paléosophie.
Avertissement : ce qui suit ne prétend pas énoncer une vérité mais seulement donner une grille de lecture du monde qui me semble apte non seulement à rendre compte de ce qui est en train de nous arriver (et qui ressemble à une autodestruction) mais aussi apte à nous donner la meilleure arme pour échapper à un « effondrement » imminent qui est de reprendre confiance dans la nature humaine.
Définitions : Paléosophie - Paléoécopsychologie - Paléoécothérapie
Paléosophie : La sagesse des êtres humains pendant plusieurs millions d’années, alors qu’ils étaient capables de tenir l’équilibre, en eux et autour d’eux, entre le Processus Vivant et le Processus Technique. Une sagesse que nous pourrions retrouver grâce aux bases théoriques de la paléoécopsychologie et les pratiques paléoécothérapeutiques, mais surtout par une multitude de voies qui restent à imaginer et à vivre. Elle se rapproche en apparence de l’équilibre des « Peuples Premiers » avec leur environnement et leurs développements technologiques avant leur contact avec la civilisation occidentale, mais peut bénéficier de tout ce que nous avons vécu depuis que nous sommes sortis du paléolithique. Cette paléosagesse ne peut pas être le même équilibre dynamique que celui des temps anciens, mais celui que nous devons trouver aujourd’hui.
Paléoécopsychologie : Connaissances de la psyché humaine à la lumière du Processus d’hominisation vu comme le développement d‘un équilibre entre le Processus Vivant et le Processus Technique en l’homme. Eclairages que cela nous apporte sur la psyché des humains du paléolithique à maintenant. Pratiques à mettre en œuvre pour opérer une transformation radicale de notre civilisation hautement technicienne vers une société techniquement douce, tant sur le plan psychologique que pratique.
Paléoécothérapie : Modalités thérapeutiques à mettre en œuvre pour rester humains en restaurant l’équilibre, en nous et autour de nous, entre le Processus Vivant et le Processus Technique. Le but est de retrouver un mode de Vie respectueux des équilibres vivants de la planète. Une paléoécothérapie devra prendre en compte deux dimensions complémentaires : le niveau individuel et le niveau collectif. Elle doit permettre de restaurer le dialogue entre les humains, entre les humains et la nature et aussi entre les humains et le Système Technicien de manière à le tenir en respect. Un paléoécothérapeute prendra en compte explicitement non seulement notre besoin humain de retrouver le dialogue avec la nature, mais aussi notre besoin de manifester dans la matière notre intelligence technique et le pouvoir qu’elle nous confère.
Sommaire
Préalable : méthodologie et cadre général 7
I. L’hominisation : un mariage entre la Vie et la Technique 9
1. Hypothèse fondamentale sur la nature de l’homme : Processus Vivant et Processus Technique 9
2. Comment nous sommes devenus humains : l’hominisation 13
II. Comment le Système Technicien nous déséquilibre et tente de contrôler la nature : du néolithique à aujourd’hui 24
1. Le néolithique et le Grand Basculement 24
2. L’homme blessé et parasité des sociétés guerrières 30
3. L’humanité prise de vertige de sa capacité d’abstraction et de sa puissance technique 32
III. Les bases pour une nouvelle perspective sur l’humain et sa capacité de transformation : la paléoécopsychologie 36
1. Ecopsychologie 36
2. Paléoécosophie en acte et paléoécopsychologie 38
3. Retrouver l’équilibre entre FRAGILE et PUISSANT 39
4. Retrouver l’équilibre entre Processus VIVANT et Processus TECHNIQUE 40
5. Retrouver le sens et la jouissance de la vie en conscience de notre double nature vivante et technicienne 40
6. Habiter un corps vivant (sortir de l’abstraction trop grande, redevenir concret) 41
7. Retrouver une culture qui célèbre la vie et soude les communuatés humaines 42
8. Vivre amoureusement 43
9. Une approche paléoécopsychothérapique 45
Conclusion générale
Annexe : LES MATHEMATIQUES SONT LE LANGAGE DU PROCESSUS TECHNIQUE 47
____________________________________
INTRODUCTION : le cadre général de mon travail de recherche.
Il me semble impossible de sortir de la crise écologique tant que les humains n'auront pas retrouvé une certaine estime d’eux-mêmes en tant qu’êtres humains. Or l’observation objective des désastres écologiques nous conduit plutôt à douter de l'être humain et même à le juger sévèrement. Les discours écologiques sont pleins de jugements négatifs sur nous-mêmes en tant qu’espèce et colportent donc une forme de haine de nous-mêmes. Une telle perception de qui nous sommes a un effet destructeur en soi. Je pense que, face à la crise écologique, le premier remède que nous devrions mettre en place est celui qui nous permettrait de nous aimer tels que nous sommes. Y compris comme les acteurs principaux de la « sixième extinction des espèces », si tel est le cas.
Un être humain est en bonne santé quand il est capable de ne plus porter de jugements sur lui-même. Une civilisation est en bonne santé quand elle est capable de ne plus porter de jugements sur les humains qui la composent ; sur le plan individuel comme sur le plan collectif, je pense qu’il suffit de simplement observer et prendre conscience de ce qui se passe pour qu’une transformation s’opère. Mais la difficulté essentielle est de « prendre conscience » de ce qui est en train de se passer. Mon travail est là pour apporter des éléments pour dépasser cette difficulté (a) en posant un cadre théorique radicalement nouveau et (b) en proposant des pratiques de transformation.
Aussi, je propose dans ce qui suit, un récit qui permettrait de nous voir individuellement et collectivement comme une espèce aimable, car nous sommes des êtres en devenir : la crise écologique nous met au défi de devenir plus humains en continuant le processus d’hominisation dans le respect de l’équilibre vivant sur Terre, un équilibre entre fragilité et puissance, et aussi, comme je vais le développer, un équilibre entre la Vie et la Technique, en nous et autour de nous.
___ ___
Je commencerai mon article par quelques points de méthodologie et situerai mon approche dans le cadre de l’écopsychologie. Après quoi j’exposerai mon travail en 3 parties :
La première partie [Histoire du paléolithique revisitée] sera consacrée à décrire l’aube de l’humanité et l’hominisation, afin de comprendre ce qui nous fait humain. A observer l’évolution humaine, je trouve une réponse à l’une des questions qui m'intéresse le plus : à partir de quand et de quelle manière certains êtres humains sur la planète Terre se sont-ils coupés de la nature ? J’introduirai le concept de « Processus Technique ».
Dans une deuxième partie [Histoire du néolithique revisitée et brève histoire de l’occident], j’indiquerai les moments clefs conduisant au déséquilibre écologique actuel. Je l’envisage comme un déséquilibre entre deux aspects de nous-mêmes : notre part vivante et notre part technicienne.
La troisième partie utilisera les idées introduites dans les deux premières parties pour proposer les bases d’une paléoécopsychologie : la compréhension de notre humanité actuelle et de la crise écologique à la lumière de notre nature profonde – vivante et technicienne – permet de faire taire tout jugement négatif sur l’humanité, et nous indique une direction possible pour échapper à l’emprise mortelle du Processus Technique.
Ces considérations me permettront dans une quatrième partie de proposer une démarche paléoécothérapeutique pour accompagner les humains vers la restauration d’un équilibre entre la Vie et la Technique tant au niveau individuel que collectif. Le but est de donner des moyens de sortir GRANDIS, plus humains, de la crise écologique.
L’ensemble de ma thèse conduit à envisager l’être humain comme un être encore en devenir et mis au défi par la crise écologique de devenir PLUS humain. Nous sommes simplement sommés de nous reposer la question fondamentale : qui sommes-nous ?
Voici un nouveau récit.
__________
I. Préalable : méthodologie et cadre général
Le cadre général qui a généré toute ma recherche et donné lieu à l’hypothèse que je formule dans cet article est celui de la crise écologique planétaire actuelle et la question : comment en sortir ?
La crise écologique : un récit qui désigne les êtres humains comme destructeurs.
Au cours des dix dernières années écoulées, les rapports scientifiques concernant le changement climatique ont permis d’éveiller une conscience écologique chez la plupart des gens. Les concepts d’empreinte écologique (Wackernagel, 2017), les rapports du GIEC concernant le changement climatique (Intergovernmental Panel on Climate Change, 2018), les études sur la perte de biodiversité et la destruction des habitats naturels (Millennium Ecosystem Assessment (Program), éd. 2005), tous soulignent notre responsabilité dans une crise écologique majeure. Cette conscience dans le monde occidental et scientifique a même conduit au concept d'anthropocène (Crutzen, 2000) : l'âge de l'homme. Mais il s'agit d'un homme devenu capable de modifier le climat, d’accélérer l'érosion des sols, de réduire le débit des rivières, de faire fondre les glaces polaires et les glaciers continentaux, de modifier les courants océaniques, le pH de l'océan, de faire des manipulations génétiques sur les êtres vivants et même de créer de nouveau virus…
Capables et donc coupables –> le déni.
Tous les discours écologiques nous démontrent que notre mode de Vie a un impact négatif majeur sur l'ensemble de la biosphère. Il semble donc évident que nous sommes responsables d'une situation catastrophique qui nous mène potentiellement à un effondrement de civilisation (Lire par exemple Diamond, 2018 ou Dupuy, 2004 ou Barrau, 2019). Toutes les personnes tenant un discours écologique sont d'accord pour souligner notre responsabilité considérable et nourrissent ainsi notre culpabilité. Nous sommes notamment coupables de ne rien faire, alors que nous connaissons les causes de la crise écologique. Nous serons coupables aux yeux de nos enfants si nous leur laissons une Terre dévastée, coupables de la disparition des éléphants et des grandes baleines bleues, coupables de la disparition des milieux sauvages au profit d’un monde artificiel.
Mais il est psychologiquement très difficile d'admettre que nous sommes les destructeurs de notre propre planète. Un tel discours provoque donc des réactions de protection d’une grande force (Macy, 2008). Les réactions les plus observées sont les suivantes :
-
Le déni (la fuite) : il n’y a pas de crise écologique ou « « C’est pas si grave que ça » ou bien « Nous trouverons les solutions techniques à nos problèmes ».
-
L’impuissance (et l’inhibition d’action, cf Laborit, 1994) : « De toute façon je n’y peux rien ».
-
La culpabilité (et le refoulement): « Nous sommes coupables de la catastrophe, les humains sont « fous », (Roszak, 2001).
-
L’accusation des autres : « Ce sont les industriels, les multinationales, les riches, le pouvoir politique, l’OMC, qui sont les responsables, les coupables ».
Souvent ces sentiments sont tous mêlés dans des proportions variées selon les individus. Dans tous les cas ils génèrent une souffrance et donc une violence que nous retournons contre nous-mêmes ou contre les autres. Seul le déni s’avère une position assez confortable, en tout cas, sur le court terme.
De tels dispositions psychologiques ne s’avèrent pas propices à une sortie de crise. Est-il possible de porter un autre regard sur notre situation qui soit plus à même de nous tirer d’affaire ? L’écopsychologie apporte beaucoup d’éléments de réponse et m’a profondément inspirée et je souhaite apporter ici ma contribution à une meilleure compréhension de ce qui nous arrive.
-
Les limites de l'écopsychologie que je voudrais dépasser :
Première limite : Beaucoup d'écrits en écopsychologie et de pratiques écothérapeutiques font l'hypothèse que le retour au contact de la nature permettra de retrouver une affinité et même une fraternité avec elle, et que cela nous permettra d'adopter des nouvelles attitudes dans notre vie, plus écologiques et respectueuses de la Vie sur Terre. Des travaux montrent que c’est le cas dans une certaine mesure. Mais une telle démarche me semble insuffisante si l’on considère la question suivante : comment se fait-il que nous ayons un jour quitté cet état de nature ? Tant que nous ne répondons pas à cette question, il y a de forts risques que ce qui nous a éloigné de la nature puisse nous empêcher d'y retourner, ou nous empêcher d’y rester si nous y retournons.
>>> Je propose dans cet article une théorie concernant ce qui nous a extrait de la nature afin de pouvoir choisir, le cas échéant, d’échapper à son emprise.
Deuxième limite : Dans le champ de l'écopsychologie, il est souvent avancé que la nature sauvage représente un lieu de ressourcement pour les êtres humains et que la Vie occidentale en milieu urbain, notamment, représente un mode de vie qui nous dévitalise, nous déprime et conduit à des comportements destructeurs à l'égard de la nature ou de nous-mêmes. Cette opposition très marquée entre un idéal naturel et la réalité d'une Vie artificialisée contient un jugement très dur à l'égard de notre mode de Vie actuel. Une telle proposition est donc génératrice potentiellement de sentiments de culpabilité à l'égard de nous-mêmes, voire de sentiments de haine à l'égard de tous ceux qui soutiennent ce mode de Vie ou exploitent la nature. Cela correspond au rejet d’une part de nous-mêmes, et constitue probablement un obstacle psychologique important qui empêche d’accéder à une vision claire de ce qui nous arrive. Cela constitue également un obstacle pragmatique puisque, de fait, une grande partie de la population mondiale est urbaine.
>>> Je propose ici une vision de la crise écologique qui permet d’éviter de porter des jugements négatifs sur les humains, sur l’humanité occidentale notamment, mais invite à un regard compréhensif, bienveillant et optimiste. En un mot un regard aimant sur nous-mêmes et cela quel que soit notre mode de vie actuel et notre part apparente dans la crise écologique.
Quel nouveau regard pouvons-nous porter sur l’humanité capable de nous éclairer sur notre situation actuelle et nous guider ? Pour cela je vous invite à envisager une nouvelle histoire sur notre passé, sur nous-mêmes, tout aussi plausible que d’autres histoires, mais qui me semble plus apte à nous guider dans l’avenir.